Carnet de route
Tour du Val d'Ambin
Le 13/07/2025 par Simonet Luc
Ce sont donc 7 héros qui ont choisi de braver la météo incertaine, les refuges bondés, les dialectes incompréhensibles (on parle espagnol en Italie, vous ne le saviez pas ?), les patous et les bouquetins pour réussir ce tour du Mont d’Ambin, à la frontière de la France et de l’Italie. 7 ? non 8 finalement. Des sauts de col entre France et Italie sur 4 jours du 13 au 16 juillet. L’équipée nécessite une organisation millimétrée. En effet on ne revient pas tout à fait d’où on est parti, d’où navette de voiture. Mais au vu de la météo capricieuse le choix est fait de se contenter de monter au refuge ce premier jour. Mais comme d’habitude les téméraires se réveillent, en entrainent d’autres et si finalement 3 personnes montent directement au refuge, les 5 autres se retrouvent au départ des chalets de Saint Barthélémy, pour rejoindre le refuge d’Ambin par le Pas de la Coche, 2968 m. Une montée d’un peu plus de 900 m sans difficultés si ce n’est quelques traversées de torrents. Puis descente sur le lac noir. La pluie était annoncée pour 14 heures, ce sera 14 h 40 mais on est au refuge. Là, panique générale : les 3 autres n’y sont pas. Vu qu’ils sont montés directement pour éviter la pluie ils devraient être arrivés depuis longtemps ? Seraient-ils quand même sortis malgré la pluie ? Eh bien oui ! Et les voilà qui redescendent sous les radées. Ils sont montés au lac noir pour nous rejoindre mais nous nous sommes croisés car il y a 2 itinéraires. Coordination quand tu nous tiens !!! Mais bon, soulagement général, on n’aura pas besoin du PGHM.
Je ne dirai rien de la soirée et de la nuit. Mais c’est bien à 8 que l’on part ce deuxième jour, en direction du col d’Ambin, 2900 m. Temps encore maussade mais qui s’améliore vite. On arrive au beau lac d’Ambin avec de la neige autour et des icebergs roses, mais les baigneuses sont rares. Grimpette raide dans les cailloux, mais l’itinéraire est bien tracé. Le vent est bien frais au col. Heureusement il y a un bivouac tonneau (typiquement italien) bienvenu pour le pique-nique. Descente directe sur le refuge italien Molinari. Là, à peine le temps de boire un petit cidre, qu’il faut voler au secours d’un agneau à la patte cassée. Une jeune italienne va s’en charger (le veinard). Le refuge est au milieu d’une jolie clairière et de blocs d’escalade au milieu de la forêt ; repas italien (minestrone ou pâtes, et polenta) et ambiance sud-américaine. 650 m de montée pour 1000 de descente pour cette belle journée.
Le lendemain matin, city tour de la curiosité du coin, le village «typique » de la Grange del vallee. Puis montée efficace au Passo Clopaca, 2738 m. Pique-nique au col où chacun essaie de trouver une place à l’abri du vent. Puis longue traversée dans un paysage parsemé d'une grande variété de fleurs (pour les noms voir Geneviève). Le refuge Vaccarone est en hauteur sur un vaste plateau avec une vue imprenable sur la vallée de Suse. Montée au lac de Vaccarone puis variante de 300 m de dénivelé pour certains vers le col Agnel, assez austère avec une finale dans les pentes de neige ou cueillette de Génépi pour d’autres . 1100 m de dénivelé pour le refuge. Accueil au refuge très chaleureux grâce au gardien Andrea. Repas très apprécié ( soupe excellente!) et une bonne nuit pour tous.
Dernier jour : descente sur le col de Savine, ou col Clapier, lac où se seraient baignés les éléphants d’Hannibal. La descente est annoncée technique avec des mains courantes mais c’est court. Visite du beau petit bivouac au col. Dehors souffle un fort et froid vent du nord ! Toujours pas de baignade ! On n’en finit plus d’énumérer les fleurs et de photographier les bouquetins. On revient aux choses sérieuses avec une remontée de 200 m jusqu’aux lac de Giaset, dominés par le fort de Malamot. Pique-nique au bord lac à l’abri du vent, puis petite grimpette vers le col mais on ne voit pas le lac du Mont-cenis. Plutôt que de descendre bêtement le vallon de Savine on va suivre un joli sentier en balcon qui rejoint le col du petit Mont-cenis. Retour à la civilisation avec les lignes électriques, les voitures et les touristes. Ultime descente pour 3 qui reviennent à la voiture à l’entrée du vallon d’Ambin alors que les autres descendent sur le Suffet. Mais rassurez-vous tout le monde va se retrouver, même si quelques-uns seulement auront droit aux crêpes et au cidre pendant que les autres vont récupérer la voiture aux chalets de St Barthélémy.
4 jours sans difficultés, un dénivelé abordable, des possibilités de rallonge, le massif offre beaucoup d’opportunités et les paysages sont magnifiques.